Votée le mardi 27 mars à Paris lors des Assises de l’école maternelle sous l’égide d’Emmanuel Macron, une nouvelle réforme entrera en vigueur en septembre 2019. Cette mesure vise à encadrer l’instruction des enfants entre 3 et 6 ans, en école à la maison ou en wordschooling.
26 000 enfants concernés
Obligatoire à partir de 6 ans, cette nouvelle réforme entend passer à 3 ans l’obligation d’instruction des enfants résidant sur le sol français – et jusqu’à 16 ans révolus. Si la grande majorité des enfants n’est pas concernée par cette loi (97% des enfants de 3 ans sont scolarisés en école maternelle), Emmanuel Macron vise les 3% restants, soit 26 000 enfants notamment en Guyane et à Mayotte.
Le ministre de l’Éducation Jean-Michel Blanquer en compagnie du neuropsychiatre Boris Cyrulnik ont souligné l’importance de l’instruction pour cette tranche d’âge.
Abaisser à 3 ans l’âge obligatoire de l’entrée à l’école, c’est aussi reconnaître l’importance décisive des premières années de vie pour les apprentissages.
Selon l’Élysée, cette réforme veut faire de l’école maternelle, plus qu’un mode de garde peu coûteux ou une classe tampon avant l’entrée en élémentaire, un réel socle d’apprentissage visant l’acquisition du langage oral et l’épanouissement de la personnalité des enfants.
Instruction et non scolarisation
Si l’obligation d’instruction baisse de 6 à 3 ans dès la rentrée scolaire 2019, cela ne change pas le cadre déjà établi précédemment pour l’école à la maison. Le cadre IEF, acronyme caractérisant les parents ayant opté pour l’Instruction En Famille, est toujours possible mais deviendra plus rigoureux. Les parents souhaitant assurer l’instruction de leurs enfants devront s’enregistrer par le biais d’une déclaration préalable auprès de la mairie et seront contrôlés par l’inspection nationale.
Il convient d’ailleurs de relever la nuance entre scolarisation et instruction. Dans les deux cas, on parle d’éducation : la scolarisation se fait dans le cadre de l’école publique républicaine ou privée contrairement à l’instruction qui sort du cadre de l’école standard pour se réaliser à domicile par exemple. C’est donc toujours d’instruction qu’il s’agit, comprendre éduquer les enfants et leur transmettre un savoir. Cependant, ce passage à 3 ans va probablement durcir les choses pour l’IEF, notamment en ce qui concerne les contrôles réalisés par l’inspection pour valider l’acquisition des savoirs. Car, école à la maison ou maternelle, les enfants doivent réaliser les mêmes apprentissages et valider les mêmes acquis.
Pour l’instant, ces démarches et contrôles pour les enfants en école à la maison restent flous (participation des PMI, contrôle des vaccinations obligatoires).
Des amendements ont aussi été déposés pour les écoles hors contrat. Une chose est certaine : Emmanuel Macron souhaite s’attaquer à l’échec scolaire dès le plus jeune âge tout en redorant le blason de l’école maternelle d’ici un peu moins d’un an.